LE PEUPLEMENT : FIXATION DES LIMITES
On estime l'apparition
de "Pérousix" au néolithique ; il semble cependant qu'il n'apparut qu'au
néolithique, à la fin de l'age de pierre et avant celui des métaux.
Quand on sait que la datation
du menhir du bois des Brosses à MENAT estime vers -3500 environ l'âge
de ce "caillou" de près de 10 tonnes, on peut vraisemblablement estimer
la présence de Pérousix à une période similaire ou peut-être un peu plus
ancienne.
Toujours est-il qu'après
la période gauloise, l'administration romaine nous engloba avec le "pays
biturige" dont la capitale était AVARICUM, c'est à dire BOURGES ; la limite
sud du pays biturige englobait également plusieurs communes du nord du
département actuel (Montaigut, St Eloy, le quartier, La Crouzille, ect
...). Cette limite sud de la province gallo-romaine paraissait se situer
de La Bosse à La Boule à Pionsat. Montaigut se trouvait donc en pays bitou,
cependant que St Gervais affirmait son affinité auvergnate par le complément
d'Auvergne.
Il semble bien que Pérousix
provenait par migrations et descendances successives de l'homme de CRO-MAGNON,
en passant par la région de Menat (haches polies et menhir du néolithique).
En tout cas, son installation au milieu de bois inhospitaliers fut très
pénible. Il se vêtait de peaux de bêtes, étant chasseur et le gibier abondait.
Puis, sous la Gaule moyenne, il fit quelques progrès et des échanges avec
l'oppidum de Montacutum (plus tard Mons Acutum) et avec Monsmeraldus.
Il apprit à tisser (la braie gauloise en laine) et à forger.
Malgré les soulèvements,
l'occupation romaine allait apporter certains bienfaits (construction
de la route impériale de Lugdunum (Lyon, capitale des Gaules) à Avaricum
(Bourges, capitale du pays Biturige) dès la fin du 1er siècle en passant
par Boutevin, La Maison Neuve, Les Sablons où elle se croisa avec la route
secondaire du Montet à Montaigut (amélioration du chemin gaulois préexistant).
Les tribus de Lapeyrouse,
très faibles numériquement, cachées dans leurs forêts, échappèrent aux
massacres des invasions barbares (d'ailleurs, dès le 4ème siècle, les
routes non entretenues étaient devenues impraticables et les envahisseurs
ne suivaient que les grands axes routiers), ils ne firent que passer.
Suèves, vandales et Wisigoths
occupèrent l'Espagne après la Gaule, les vandales traversant l'Afrique
du Nord. Les invasions les plus cruelles eurent donc lieu avant la dégradation
des routes.
Le défrichement à peine
commencé disparut et au milieu de cette anarchie et de cette décadence
apparut le Christianisme ( au 3ème siècle à Clermont-Ferrand avec Stremonius).
St Patrocle évangélisa Néris, La Celle, Colombier, il décéda le 18 novembre
576, après avoir le plus souvent vécu en ermite dans les bois où il assistait
les défricheurs. Il fonda un monastère à Colombier. La première abbaye
de Menat (VIème siècle) sous l'impulsion de St MENELE devint très vite
un centre religieux important.
Avec beaucoup de courage
et suivant l'exemple des moines, on défricha, défricha ... dans une première
période, l'édification des églises se faisant par la suite. Les hameaux
se constituèrent en communautés fortement hiérarchisées ; à la tête, il
y avait le maître ; cette façon de vivre allait durer pendant des siècles
et des siècles, les unions ayant lieu presque toujours à l'intérieur de
la communauté.
Administrativement, les
Lapeyrousiens furent rattachés au royaume Wisigoth pendant 32 ans (475
à 507), puis au roi Franc Clovis après la défaite d'Alaric à Vouillé ;
ils firent donc partie de la civilisation Sud ; l'Austrasie. Après une
période assez paisible (les Normands qui avaient remonté la Sioule avec
leurs barques en peaux de bêtes furent stoppés à hauteur de Menat et rejetés
par les Avermes au sud de l' Aquitaine.
Au XXème siècle, Odon
de Bourbon construisit l'Abbaye et le château de Bellaigue.
Après une extrême misère
(l'an 1000 ne devait-il pas être la fin du monde ?) en reconnaissance
on activa la construction de l'église. Au début simple oratoire cette
église allait se développer au cours des siècles.
Les habitants du Pérouze
luttaient âprement pour vivre ; les seigneurs les plus proches étaient
à 10 kms (Beauvoir et Montégret) il n'y avait pas rop de dégâts faits
par les chasses à courre et les seigneurs de Beauvoir surtout protégeaient
les paysans des loups (Saute-Loup, le Bois des Loups) et des brigands
(guerre de cent ans).
LES PREMIÈRES CARTES DE
LA PAROISSE
Avec une échelle et une
approximation toutes relatives Nicolas de Nicolay, géographe de Charles
IX dresse une carte de la région de Montmaraud en 1569, Lapeyrouse n'y
est pas mentionnée, mais on y voit les églises de Montégu, Échassières
etaussi Mandon à l'est et non loin de la Bouble.
Madame Nicole Gauthier-Turotoski
publie dans son livre "Nos ancêtres les Débousset" une carte de la région
d'environ 1600. L'orthographe de certains villages est différente d'aujourd'hui
; on y lit Le Perrouze, La Loge, La Tuillerie, Le Petit Gouzol, Montabon,
Les Mondoniers, Chantagret, Busserol, Montmiral, La Forest, La Faye, Le
Poux, Bonnefond, Couttier, Les Amiraux, Vilargeat, Cornassat, Chapusard,
Pichot, Vaché, Prouats, Doussat, La Val, Les Manifaix, Coste, l'Ecosse,
Les Chemins, Le Vernay, La Maison Neuve (il y a 400 ans) et Durmignac
avec Pranoël, Bouty, Le Proche, Frémeaux etc ... et surtout Buxiere Jérusalem.
Buxières avait autrefois
le surnom de Buxières-la-Jérusalem, des anciens chevaliers avaient leurs
ossements dans l'ancien cimetière devant l'église qui n'existait pas à
l'époque de ces chevaliers. Sagissait-il d'anciens croisés ( les croisades
conférant à leurs membres le titre important pour l'époque de Chevalier
en les anoblissant) ou d'anciens Templiers ayant virés vers 1312 dans
l'ordre de St-Jean de Jérusalem pour échapper au bûcher. Ce dernier ordre
coexistait avec celui des templiers (1119-1312) avant la suppression de
ce dernier (1312). On trouve la trace de l'ordre de St-Jean de Jérusalem
à Chanonat, Chadeleuf, Charnat, Montfeurant, Culhat, etc ...
Sur la carte d'environ
1600, on note également de nombreux étangs : Augères, Rivalets, La Caure,
Le Petit Gouzol, Salebrune, un étang (2 ou 3 ha) a disparu depuis entre
Vaché et Pichot, deux ont été reconstruits sur les anciens sites : La
Forest et Buxerol.
On note la présence de
nombreuses chapelles : Le Poux, Montmirail, Busserol, Pichot, Prouats,
Gouzole, Les Chemins, Le Vernay.
Sont mentionnés le Moulin
du Role, Augères, Rivalet mais une seule route de Buxière, Couttier, Le
Poux vers Beaulne.
UNE GESTATION DIFFICILE
La transformation de la paroisse du Pérouze
en commune du Pérouze fut très longue et pénible. En effet, il y avait
dans le voisinage de notre paroisse la paroisse de la St-Pierre, dépendant
du diocèse de Montaigut avec une chapelle comme église mais qui regroupait
entre autres les hameaux des Monteix, du Cluzeau, La Chiraille, Le Mont,
le Créchol de Lapeyrouse ; La Corre, Les Boulignons, La Garde, Les Perrots
de la Celle, Les Sous Colombier. Comment faire de cette paroisse une commune
alors qu'elle n'avait point de chef-lieu et une simple chapelle pour le
culte ? Luzet voulait être ce chef-lieu mais la "petite république" ne
parvint pas à s'imposer. De son coté, Le Créchol aspirait à être chef-lieu
du Pérouze, étant plus peuplé que le Bourg. Il n'y avait pas d'église
au Créchol mais en période révolutionnaire cela n'était pas un inconvénient
majeur ; et puis au Bourg, n'avait-on pas fait brûler tous les objets
et les meubles du culte ? même le clocher fut abaissé d'un étage (5 ou
6 m) après la fuite du curé Gomot ; les cloches ayant été enlevées la
démolition de l'église avait commencé ...
Finalement, la commune
de St-Pierre Laronde, mort-née, ne vit pas le jour ; son dépeçage profita
à Lapeyrouse ( 5 hameaux et non des moindres), à La Celle (4 hameaux),
à Colombier ( 1 hameau), et à Hyds (6 hameaux).
Ces "frontières" furent
confirmées dans les limites départementales au nord-ouest ; ces frontières
dérisoires (rigoles, "rases" ou chemins souvent tombés en désuétudes s'opposent
aux "limites naturelles" de l'est de la commune : Echassières, Durmignat.
Mais bicentenaires, elles constituent néanmoins toujours les limites actuelles.
retour
ACCUEIL
|